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Exemple de BIM rénovation : Retour d'expérience sur la rénovation de l'IUT de Longwy
Le 25 octobre dernier, le pôle était partenaire du BIM Tour Grand Est, un rendez-vous organisé par le Ministère Chargé du Logement et par ADN Construction. Ce rendez-vous annuel dans les régions permet de réunir les acteurs de la construction engagés dans le numérique et de présenter des projets emblématiques sur les territoires. Retour sur la 2e table ronde.
Retour d’expérience sur la rénovation de l’IUT de Longwy, un exemple de BIM rénovation
Le 25 octobre dernier, le pôle était partenaire du BIM Tour Grand Est, un rendez-vous organisé par le Ministère Chargé du Logement et par ADN Construction. Ce rendez-vous annuel dans les régions permet de réunir les acteurs de la construction engagés dans le numérique et de présenter des projets emblématiques sur les territoires. Retour sur la 2e table ronde.
Le BIM aussi dans l’existant
Cette deuxième table ronde avait pour sujet la rénovation au niveau passif de l’IUT de Longwy pour l’Université de Lorraine. Un chantier couvrant 4 bâtiments pour une surface de 7000 m2, un budget de 3,8 M€ et qui a obtenu le label ENERFIT.
Pour en parler, la table ronde a réuni les acteurs du projet : Guillaume DREYDEMY, sous-directeur maitrise d’ouvrage, direction Patrimoine de l’Immobilier à l’Université de Lorraine Kelan BERTRAND, référent BIM, Direction du Patrimoine de l’immobilier à l’Université de Lorraine Khaldoun SEKTAOUI, architecte, Atelier d’Architecture Christian Zoméno, Mustafa AKYUZ, directeur général, entreprise DEOBAT et Nicolas SCHUSTER, dessinateur projeteur, entreprise DEOBAT.
Il s’agit d’un projet ambitieux de rénovation utilisant les possibilités du numérique. Même si le projet est resté en BIM 2D, il a inclus la gestion de la donnée avec l’obligation d’utiliser le format de fichiers DWG afin de pouvoir faire coïncider les plans avec le processus de gestion patrimoniale souhaité par la maîtrise d’ouvrage.
En vue, la gestion patrimoniale en BIM
Au départ, en effet, il y a la volonté de l’Université de Lorraine d’améliorer la gestion de son patrimoine à l’aide des outils numériques. L’Université utilisait un outil développé en interne mais souhaitait gagner en coordination et en souplesse en revoyant ses outils et ses process. L’Université de Lorraine a donc fait appel au Pôle Build & Connect en tant qu’AMO BIM. Celui-ci l’a accompagnée dans la réalisation d’un audit puis dans la mise en place d’une organisation et dans le choix d’un logiciel correspondant à ses besoins, en vue de pouvoir aller vers de la gestion patrimoniale en BIM.
Sur ce chantier, le travail en BIM avait donc pour objectif de disposer de plans à jour. Cela a été rendu possible par la réalisation de nuages de points.
Le point de vue de l’architecte
L’architecte retenu, Khaldoun SEKTAOUI du cabinet d’architecture Christian Zoméno, a un réel intérêt pour le BIM et pour les méthodes collaboratives qu’il permet. C’est donc avec enthousiasme qu’il s’est lancé dans le projet même si la restriction des mouvements pendant la période de confinement n’a pas facilité les choses. Il s’agissait de bâtiments particulièrement complexes, la réalisation de nuages de points a permis d’établir les maquettes suivant une charte graphique et informationnelle compatible avec le logiciel ABILA de gestion patrimoniale du maitre d’ouvrage. Il regrette que les autres membres de la maitrise d’œuvre n’ait pas voulu suivre la démarche de leur côté.
Khaldoun Sektaoui évoque la problématique de la mise en place de gaines ventilation dans une hauteur sous plafond basse. La maquette numérique a facilité l’intégration des gaines des autres BE dans des endroits complexes de croisement.
S’il était au départ sceptique sur le nuage de points, il reconnait que celui-ci lui a permis d’avoir les bonnes dimensions et l’intégralité des données et que cela a constitué une première base de travail pour faciliter le relevé et avoir une vue globale, évitant ainsi des aller retours sur chantier. Pour lui, la maquette donne l’obligation d’être exhaustif, tout y est dessiné, tous les éléments sont présents. Certains bureaux d’études l’utilisent pour vérifier ou pour travailler dessus, les charpentiers s’en servent pour la taille des bois, les électriciens pour vérifier les réseaux.
La gestion des quantités est un autre avantage selon lui. Quantité de bardages, isolations extérieures, matériaux sont plus faciles à prévoir. Le nuage de points et utilisé comme fond de plan. Les modifications en cours de projet sont plus faciles.
Le point de vue de l’entreprise de rénovation
L’entreprise de travaux DEOBAT n’a pas utilisé la maquette mais son existence a permis un DCE très rigoureux, avec des métrés plus justes. DEOBAT a également eu recours à d’autres outils numériques. Mustafa AKYUZ cite le laser 3D pour les façades techniques, le bardage au millimètres près les plans de calepinage en 2D. A partir du nuage, ils ont pu extraire des plans 2D pour faire des bardages plus précis. Le scan permet de mettre en évidence des soucis et donc d’être dans une plus grande anticipation. Un autre avantage qu’il met en avant est la détection plus aisée de defaults de planéité, importants pour l’alignement des châssis. Le recours à ces outils permet d’anticiper, de gagner du temps en évitant d’attendre la pose d’un échafaudage. Si on voit que le menuisier a dû décaler ses menuiseries, on le voit et on prévoit. De quoi éviter des couts de reprise de pans de mur et d’améliorer les délais.
Les plans de calepinage en 2D permettent la découpe des plaques de bardage et le percement des trous de fixations directement en atelier. Le chantier devient plus facile, « comme un puzzle », il suffit alors de visser les plaques directement.
Deobat souhaiterait faire plus de chantiers avec le BIM mais il regrette qu’il n’y ait pas beaucoup de demandes. Pour lui, le gain en interne est important. Les plans donnés par la maitrise d’ouvrage sont peu fiables, les relevés sont toujours nécessaires.
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