Le groupe de travail "Qualité de l'Enveloppe " du pôle Fibres Energivie vient de publier une nouvelle édition de son Livre Blanc.

La première, publiée en 2018, présentait toute l'exhaustivité des conséquences positives d'une isolation optimale de l'enveloppement des bâtiments en construction neuve. Les impacts santiaire, sociaux, écologiques, économiques, étaient ainsi décrits. Alors que le gouvernement français se fixe des objectifs de réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, le groupe de travail rappelle dans cet ouvrage que ces objectifs ne pourront être atteints sans une isolation globale et performante des bâtiments. 

Il rappelle que 40% de la consommation globale d'énergie et 36% (18% en France) des émissions de gaz à effet de serre en Europe sont imputables aux bâtiments. Par ailleurs, une étude récente (1) montre que la rénovation complète des bâtiments résidentiels en Europe pourrait entrainer une baisse de 44% de la demande globale en chauffage de notre patrimoine bâti.

En publiant cet ouvrage, le groupe de travail souhaite formuler une demande claire : inciter le gouvernenement à prendre des mesures structurelles fortes à même de permettre l'atteinte des performances attendues et d'être en cohérence avec les objectifs affichés.

Cette nouvelle édition entend également adresser tant le neuf que la rénovation, encore trop souvent marquée par des gestes jugées trop partiels.

Le groupe de travail présentent des résultats d'études qui pointent les écarts existants entre les performance énérgétiques réelles et les chiffres théoriques tant au niveau de l'enveloppe que des équipements techniques. Face à ce constat, les auteurs du Livre Blanc milite pour l'introduction d'une garantie de résultats grâce à la massification du commissionnement. 

Cette pratique vise à effectuer des vérifications systématiques et complète de la performance thermique de la réalisation (enveloppe et équipements). Cette démarche devrait se faire tant en construction neuve qu'en rénovation.

David Corgier du bureau d'ingénérie Manaslu qui participe au groupe de travail estime qu'il est nécessaire de faire évoluer les pratiques théoriques. C'est bien une profonde évolution des métiers qui est en jeu et le recours au numérique est un précieux allier dans ce combat. 

Il est également prouvé que les ponts thermiques, générés par une mauvaise isolation, sont à l'origine du développement de moisissures.

Ces phénomènes ont des éffets délétères sur la santé des occupants des immeubles en entrainant une dégradatuon de la qualité d'air intérieur. Rappelant que la qualité d'air intérieur cause chaque année 20 000 décés(2)  et que 14 à 16% des logements en France présentent des moisissures visibles (3), le groupe insiste sur l'importance du traitement adéquat de ces ponts thermiques. De plus, selon les auteurs, les dernières réglementations, même si elles sont allées dans le bon sens, n'ont pas apporté d'amélioration sur les exigences dans ce domaine.

Le Livre Blanc est riche en données chiffrés et en argumentation. Il se termine par le détail de 4 recommandations à l'intention des pouvoirs publics

Adopter un plan choc d’éradication définitive des passoires thermiques avant 2034
Créer une Prime Travaux Combinés (PTC) instaurant les étapes et l’ordre à respecter, pour atteindre le niveau de performance BBC en résidentiel privé (individuel ou, collectif)

Mise en œuvre d’un plan de développement et de formation d’une filière « Rénovation Énergétique Performante » associant industriels, applicateurs, opérateurs de formation, Collectivités et l’État garantissant la qualité des travaux et la performance des ouvrages.
Rendre la construction neuve compatible avec la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC).

Pour en savoir plus, télécharger le Livre Blanc