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Déconstruction sélective à Lunéville

02 février 2023 Économie circulaire
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Une opération exemplaire des tours Neptune et Uranus par l'OPH Lunéville

Le projet de déconstruction sélective des tours Neptune et Uranus a été réalisé à Lunéville en 2022. Localisé au cœur du quartier Niederbronn, l’OPH Lunéville souhaitait s’engager dans une démarche de test au sujet de l’économie circulaire.

 

L’objectif de ce projet était de mieux valoriser (réemploi/ recyclage) les matériaux issus de la déconstruction. Il s’agissait également de s’appuyer sur ce retour d’expérience concret pour en tirer des enseignements et en envisager la reproductibilité sur les opérations futures. Enfin, par cette démarche, l’OPH Lunéville, souhaitait contribuer au développement des filières locales de réemploi et de recyclage tout en réduisant son impact environnemental. 

 

En tant qu'AMO, le groupement « Pôle Fibres-Energivie + BOMA » a accompagné l’OPH Lunéville depuis les phases de diagnostic jusqu’au bilan de l’opération, en passant par les études de faisabilité, l’identification des filières locales et le suivi de chantier.

Par cet accompagnement, le groupement vise l’accélération des démarches de déconstruction sélective et de structuration des filières de réemploi/ recyclage du Nord-Est de la France.

 

Retour d'expérience avec Didier STOULIG, directeur de la maitrise d’ouvrage et du développement et Rudy BOPENGA, monteur d’opérations immobilière, à l’OPH de Lunéville à Baccarat.

Une démarche innovante pour l’OPH Lunéville 

 

Le déploiement d’une stratégie de décarbonation et d’économie circulaire en déconstruction constituait une première pour l'OPH de Lunéville. A ce titre, il se présente comme l’un des précurseurs du territoire.

Depuis ce projet, nous observons une accélération très nette des projets de déconstruction sélective et de (re)construction circulaire. En effet, de nombreux maîtres d’ouvrages (50 opérations identifiées en Grand Est) s’inscrivent aujourd’hui dans cette volonté d’agir concrètement en faveur de la transition environnementale pour réduire leur impact carbone et favoriser la circularité des ressources.

 

Un chantier test sur la déconstruction sélective 

 

Propos recueillis auprès de Didier Stoulig directeur de la maitrise d’ouvrage et Rudy Bopenga , monteur d’opérations immobilière, à l’OPH de Lunéville.

Les enjeux de ce chantier étaient multiples.  

 

En premier lieu, nous souhaitions valider la capacité des entreprises de démolition à s’inscrire dans la démarche d’économie circulaire proposée et mieux connaître les filières locales de réemploi/ recyclage mobilisables. Il s’agit d’une démarche nouvelle. Les freins à lever sont donc nombreux. Malgré tout, ce premier projet nous a permis de mieux comprendre la méthode à déployer et les points de vigilance lors du suivi de chantier. 

 

Dans les points positifs, nous sommes satisfaits des propositions de réemploi sur les chauffe-bains, qui ont fait l’objet d’une valorisation par le groupe Gocel et les Eco-opérateurs. Nous aurions aimé aller plus loin sur certains produits (ex : mécanismes et cartes électroniques des ascenseurs). Il reste encore beaucoup à faire pour mieux valoriser l’ensemble des gisements de déconstruction.

 

Côté « filière locale », ce travail nous a permis de mieux appréhender l’écosystème mobilisable à proximité de nos bâtiments. Malgré tout, certains gisements n’ont pas trouvé preneur à moins de 80 km. Nous aurions, pour réduire l’impact carbone du transport, et pour multiplier les voies de valorisation à proximité du projet, aimé augmenter le nombre de propositions de reprises à moins de 40km de la zone de démolition.

 

Nous avons également dû faire face à des problématiques de vol de matériaux. Nous avions pris des mesures de protection des accès mais ce sujet reste une réalité. Il a réduit le volume de matériaux, déjà assez faible, disponible pour le réemploi. Pour de prochaines opérations, nous essayerons de mieux appréhender ce risque, de valider plus tôt le potentiel des matériaux et de prévoir des solutions de stockage adaptées pour sécuriser ces gisements.

 

L’économie circulaire : une démarche positive

 

Ces démarches, qui s’inscrivent dans les évolutions réglementaires récentes et les enjeux de neutralité 2050, sont un moyen concret de diminuer l’impact sur les ressources naturelles, d’allonger la durée de vie des composants du bâtiment et de contribuer à la création d’emplois locaux non délocalisables. Elles se présentent donc comme un levier pour agir positivement en faveur de l’environnement et du développement durable de nos territoires.

Il reste des sujets clés à traiter : le traitement de l’amiante, l’assurabilité des matériaux prévus en réemploi, la répartition de valeur et la structuration des filières, mais les perspectives sont favorables et la mobilisation de la filière, notamment des maîtres d’ouvrages et des maîtres d’œuvre, sont un réel vecteur d’accélération de ces démarches.

 

Un REX enrichissant pour aller de l’avant 

 

Selon le témoignage des acteurs de l’OPH de Lunéville

« Le projet de déconstruction sélective des 62 logements Uranus Neptune à Lunéville, est la première démarche encore « balbutiante » pour l’OPH de Lunéville à Baccarat. Cela nous a permis :

  • De découvrir au long de la réalisation du projet, les différents mécanismes de l’économie circulaire qui ont conforté notre volonté d’intégrer et de réfléchir dès la phase conception de nos futurs projets de démolition à cette démarche de décarbonatation et d’économie circulaire. 
  • De faire décroitre l’impact environnemental que pouvait générer ce type d’opération, en utilisant au mieux les filières de recyclage et de réemploi les plus proches.
  • En interne, avec notre régie, de constituer un stock de matériel réutilisable sur notre parc à court terme par nos collaborateurs ou artisans le cas échéant.
  • Outre les points énumérés ci-dessus, que l’on qualifierait de positifs, notons aussi que la déconstruction sélective de cette opération, nous a permis de nous rendre compte, combien, nous en tant que bailleur social, donneur d’ordre et même entreprises, n’étions pas encore aux faits des questions des rouages de l’économie circulaire. Il serait très intéressant de développer des formations ou sensibilisations des maitres d’ouvrage, maitres d’œuvre et entreprises sur le sujet. 
  • Nous nous sommes rendu compte également du nombre très faible de filières de réemploi dans la région. De ce fait, certains matériels de « bonne facture » auraient pu être réemployés mais ne l’ont pas été faute de circuits courts. 

"Nous devons donc tous participer aux déploiements des différents outils qui nous permettrons demain d’être acteurs dans ce domaine et non spectateurs ! »

 

 




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